Si la situation devrait normalement être régularisée rapidement pour la dizaine de policiers concernés, le syndicat déplore un manque d’effectifs et de formation au sein du service en charge des salaires, qui serait la raison du couac.
Presque dix jours sans paye ? Le problème n’a pas tardé à remonter aux oreilles de Bacar Attoumani, le délégué départemental d’Alliance Police Nationale. Parmi la trentaine de fonctionnaires arrivés depuis la mi-août au commissariat, 12 n’ont pas reçu leur salaire de septembre, alors qu’ils auraient dû être payés autour du 25. Averti, le bureau national s’est immédiatement fendu d’un communiqué rageur, dénonçant une “situation inacceptable”, tandis que le délégué départemental prenait attache avec la préfecture et le DTPN pour trouver rapidement une solution.
Dès lundi dans la journée, une réponse était ainsi apportée aux policiers. En l’occurrence, c’est le centre des impôts qui avancera les salaires dans l’attente que leur situation soit régularisée. En théorie, les agents devraient donc avoir reçu le virement hier ou ce jour. Mais le problème de fond n’est pas réglé, juge Bacar Attoumani. “Nous demandons à ce que le SATPN (le service administratif et technique de la police nationale) soit renforcé”, explique-t-il. En effet, deux cadres de catégorie A ont été muté en dehors de Mayotte il y a quatre mois, sans être remplacés à ce jour. Il ne reste donc plus que deux agents pour traiter tous les dossiers. Et manque de pot, ce mois-ci l’un était absent… “Il manque une tête pensante pour coordonner tout ça ! Surtout qu’on est passé de 300 à 700 agents, la charge de travail n’est pas la même”, rappelle le représentant syndical. Sans ces recrutements, le même problème pourrait survenir à nouveau, car un autre renfort de 25 agents est attendu courant novembre.
L’autre problème, c’est la formation des agents. “Normalement, tout est automatisé aujourd’hui grâce au logiciel Dialogue 2. Mais ici, les agents utilisent encore un logiciel local, et ils doivent faire deux saisies”, fait valoir Bacar Attoumani. Une complication de plus qui explique aussi des retards fréquents dans le versement des primes comme le différentiel logement ou les 40%. “Il faut recruter d’abord et former pour mieux servir”, conclue-t-il.
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