L’institut national de la statistique et des études économiques a publié ce jeudi une analyse relative à la fréquentation touristique à Mayotte en 2019. Portée par le tourisme affinitaire, elle avait atteint un niveau record avec 65.500 touristes. Une progression de 16% par rapport à l’année précédente.
Avec 65.500 visiteurs en 2019, la fréquentation touristique progresse de 16% à Mayotte, après une année 2018, marquée des mouvements sociaux d’importance, en net repli (-9%). Ce record atteint un niveau inédit portée par le tourisme affinitaire. « On l’associe fortement au désenclavement progressif du territoire. Le flux aérien entre Mayotte et le reste du monde a favorisé [son] essor », résume Jamel Mekkaoui, chef du service régional de l’institut national de la statistique et des études économiques (INSEE).
65.500. C’est le nombre de visiteurs sur l’année 2019. Sans grande surprise, le tourisme à Mayotte se caractérise par la prépondérance du tourisme affinitaire, dont la motivation principale du séjour est la visite à des parents ou des amis (42.900 touristes). Cela correspond ni plus ni moins aux deux tiers du nombre total de visiteurs. Ce chiffre progresse de 21%, après un recul de 17% en 2018. Ce regain s’explique pour une simple et bonne raison : l’augmentation de l’offre aérienne puisque 60% d’entre eux viennent de métropole et 38% de La Réunion. « Plus de trois quarts déclarent être originaires du territoire », stipule le communiqué de l’INSEE. Représentant 14% du total de la fréquentation touristique, le tourisme d’affaires progresse pour la troisième année consécutive (+6% après +7% en 2018 et +14% en 2017) et s’élève à 9.300 visiteurs. Avec 11.000 arrivées, le tourisme d’agrément, qui vise en premier lieu à découvrir l’île, évolue aussi en 2019 (+8%). Concernant le profil de ces voyageurs, il s’agit le plus souvent de cadres ou assimilés (43%) ou d’employés (28%).
17%. C’est le pourcentage des touristes qui logent dans un hôtel, un gîte ou une chambre d’hôtes. Ces hébergements n’attirent pas les foules en raison de l’importance du tourisme affinitaire qui vit chez des proches. Cette catégorie a évidemment « moins d’impact sur l’économie, c’est le revers de la médaille », précise Jamel Mekkaoui. Les touristes d’affaires demeurent donc la majorité de la clientèle de ces lieux. Comme en 2018, huit sur dix (soit 7.500 visiteurs) choisissent de résider dans un hébergement dit marchant. Pour les touristes d’agrément, 26% d’entre eux cochent cette option.
Juillet-septembre. C’est la période durant laquelle l’île enregistre son plus grand nombre de visiteurs, synonyme des grandes vacances scolaires. 40% des touristes viennent sur le territoire sur ces trois mois. Si les touristes d’affaires et d’agrément se concentrent respectivement au deuxième et au quatrième trimestre (35 et 36%), les touristes affinitaires arrivent pour la moitié d’entre eux durant la période estivale. « Malgré les problèmes techniques rencontrés par la principale compagnie aérienne desservant l’aéroport de Mayotte, la fréquentation en haute saison touristique augmente de 5% », se réjouit l’institut. Toutefois, le chef du service régional se montre d’ores et déjà pessimiste sur les chiffres de l’année 2020, Covid oblige : « On n’a pas vu beaucoup de vols cet été. Compte tenu de l’épisode sanitaire, il est très peu probable qu’on atteigne un niveau élevé. »
29. C’est en jours la durée moyenne d’un séjour dans le 101ème département. Les personnes motivées principalement par la visite des proches sont celles qui restent le plus longtemps : 34 jours, soit deux fois plus qu’un touriste lambda, qui ne reste que 17 « petits » jours. « Ils ont un lien assez fort avec le territoire grâce à leurs liens familiaux et amicaux. » Seul point noir par rapport à 2018 ? Leurs voyages ont respectivement diminué de trois et deux jours. À l’inverse des touristes d’affaires qui passent beaucoup plus de temps sur l’île (19 jours en moyenne contre 12 un an auparavant). « Cet allongement est dû à des séjours nettement plus longs de ceux qui font un long séjour (au-delà de 21 jours) : ils restent en moyenne deux mois et demi tandis que les autres restent 9 jours », ajoute l’INSEE. Par ailleurs, le mode d’hébergement influe bien évidemment sur leur passage à Mayotte : 31 jours chez un proche contre 15 jours à l’hôtel ou autres.
44. C’est en millions d’euros la recette des dépenses touristiques. « C’est un chiffre modéré qui reste toutefois élevé », souligne Jamel Mekkaoui. Et encore une fois, le fossé est grand entre les touristes d’affaires et les autres. En moyenne, les « businessman » déboursent 65 euros par jour (20 euros de moins qu’en 2018… qui peut s’expliquer par le développement des chambres à louer chez l’habitant), tandis que les touristes affinitaires et les touristes d’agrément consomment 18 et 32 euros quotidiennement. « Dans le détail, un touriste ne dépense que 24 euros par jour, ce n’est pas énorme », ajoute-t-il. Important à noter tout de même, le loisir représente une part importante du portefeuille des visiteurs : sur 100 euros déboursés, 29 euros y sont consacrés.
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