11/09/2009 – Ce que j’en pense

Cette somme intègre de nombreux "services" que rendent les barrières de corail. Cela va de la protection des rivages contre les fortes houles ou les tsunamis, à la fonction essentielle d'alimentation pour toutes les espèces de vie marine. Mais le rapport met aussi en avant toutes les activités qui peuvent bénéficier de ces coraux et barrières de corail avec la protection apportée à l'aquaculture, la ressource renouvelable en termes d'aquariophilie, et bien sûr le tourisme et la pêche.

Avec ses 160 km de barrière de corail externe, en plus de ses récifs frangeants en bord de plage, auxquels on peut ajouter ses 1.500 km² de lagon, Mayotte dispose assurément là d'un trésor. Un trésor certes, mais un trésor fragile.

Pour l'instant à peine 30 km² en sont protégés, avec la réserve de la Passe en S et la pointe de Saziley où viennent (encore) pondre les tortues, centre d'intérêt à valoriser pour intéresser et attirer des touristes aujourd'hui et demain plus encore. Le projet de parc marin pourrait permettre aux espèces marines de se reproduire et grandir en sécurité, garantissant ainsi un stock de poissons pour les générations futures.

Mais l'aquaculture, l'élevage d'huitres perlières, l'aquariophilie constituent des enjeux économiques importants pour l'avenir, en termes de création de richesses pour l'île et donc d'emplois, tout comme des exploitations d'algues avec toutes les variétés existantes ou à découvrir et ce que cela représente pour l'alimentation, la santé, la cosmétique, sans parler de l'énergie de la houle ou des marées qui pourrait être captée sans aucun dommage à l'environnement.

L'ONU vient de publier son étude sur ce que peut "rapporter" un hectare de corail. Nous en avons des centaines disponibles autour de nous, à peine "utilisés" par les pêcheurs, quelques cages aquacoles, des centres de plongée et de randonnées nautiques. Ces derniers "génèrent" déjà des richesses pour Mayotte et en mettant en place la Charte d'approche des mammifères marins, ils assurent intelligemment une pérennité à leur activité.

Il n'appartient qu'à des investisseurs, des chefs d'entreprises de s'y lancer, avec le soutien actif de nos élus locaux et de l'Etat. Il faut lancer des études sur ces potentiels avérés ou à découvrir, inviter les jeunes à poursuivre leurs études dans ces domaines d'avenir, inciter les créations d'entreprises dans ces secteurs, lancer les formations adéquates, communiquer là-dessus, se rapprocher des centres de recherches comme cela est lancé avec l'Ifremer, faire venir des experts, des consultants qui sauront préciser tout cela et trouver les moyens pour Mayotte de valoriser de manière durable cet immense potentiel.

Mayotte dispose d'un magnifique lagon de près de 1.500 km² et de centaines d'hectares de coraux. C'est une richesse aujourd'hui quasiment inexploitée. C'est peut-être mieux qu'un gisement de pétrole ou une mine d'or qui se tarit… Encore faut-il que ça ne reste pas un potentiel.

 

Laurent Canavate

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