11/09/2009 – Restauration scolaire

{xtypo_dropcap}A{/xtypo_dropcap}lors que l'établissement des allocations familiales (EAF) de Mayotte attend l'arrêté qui déterminera le budget de la Pars pour 2009 – rendu officiel en septembre/octobre en général – décision a déjà été prise de faire bénéficier toutes les communes de l'île de cette prestation d'aide à la restauration scolaire.

"Comme d'habitude, pour cette année 2009, en attendant de connaître notre budget, nous nous sommes basés sur le montant de l'année dernière, soit 1,03€ par élève par collation et 1,58€ par repas de cantine, pour un budget total de 4,2 M€", explique Fatima Insa Achirafi, responsable de l'action sociale à l'EAF, rattaché de la Caf de la Réunion. "En 2008, le nombre de communes conventionnées pour la Pars est passé de 5 à 13. Pour cette rentrée 2009, nous avons proposé aux quatre communes restantes – Acoua, M'tsangamouji, Koungou et Dzaoudzi – de se conventionner."

La collation scolaire peut maintenant être servie dans les écoles primaires de toutes les communes et dans 20 établissements secondaires sur 25 (hors lycées de Mamoudzou, Sada et Kahani qui ont une cantine). Un bémol à cette avancée : si la Pars est versée dans toute l'île, elle n'est pas versée pout tous les élèves, budget oblige. Pour l'instant, elle bénéficie à 13.500 élèves du secondaire et 23.700 élèves du primaire, soit environ la moitié de l'effectif total. A Mamoudzou, il n'y a que quelques écoles qui servent une collation, en attendant un budget plus conséquent.

Autre conséquence, pour augmenter le nombre d'élèves bénéficiaires, la Caf a réduit le nombre de jours de prise en charge, passant de 175 à 142. "Cette décision permet de nourrir 11.000 élèves de plus dans le primaire, ça n'est pas négligeable", juge Mme Insa Achirafi.

 

Conflit à la mairie de Bandraboua

"Nous avions besoin de 5,8 M€ pour les 13 communes et les 20 établissements conventionnés, ce qui représente en gros le montant du budget de 2008, ajouté à la somme non consommée de l'an dernier. Avec les 4 communes et le lycée de Chirongui qui se sont rajoutés, nous avons besoin d'1,7 M€ supplémentaires, nous prenons donc déjà un gros risque puisque nous ne savons pas combien l'Etat va nous allouer pour l'année."

Toujours dans un souci d'amélioration, la Caf propose cette année de verser l'argent directement aux prestataires de collation et non aux communes. "Nous avons décidé cela avec le préfet car l'année précédente la moitié des communes conventionnées n'ont jamais payé leurs prestataires, alors qu'elles avaient touché la Pars", explique-t-on à la Caf.

Envoyée le 31 mars à tous les maires, la nouvelle convention pour l'année en cours a suscité l'indignation du maire de Bandraboua qui a exigé de toucher et de gérer lui-même cette allocation. Sa commune ne faisant pas partie des mauvaises payeuses, la Caf lui a renvoyé une convention sur l'ancien modèle, convention que le maire Ahamada Fahardine a à nouveau refusé de signer, cette fois-ci en raison de la diminution du nombre de jours de prise en charge, pourtant déjà indiquée sur la première convention.

"Le directeur de la Caf veut me faire signer de force une convention qui ne prend en charge que 142 jours de restauration", affirme le maire dans un courrier adressé à la presse, courrier qui accuse le préfet d'être "mouillé dans cette affaire" et réclame le remboursement de la somme qu'il a déjà versée à son prestataire pour les collations servies aux élèves de janvier à juillet 2009.

 

Une possible augmentation de 20%

"Pour toucher cet argent, le maire de Bandraboua devra signer la convention avec la Caf", rappelle Mme Insa Achirafi. "Depuis le début, la convention proposait 142 jours de prise en charge. Le maire en réclame 173 car il se base sur celle de 2007, seulement à l'époque il y avait beaucoup moins de conventionnés. Notre politique cette année est d'étendre au plus grand nombre de communes".

Après plusieurs courriers qui frôlent l'insulte et la diffamation, le maire a distribué à tous les parents d'élèves de sa commune un courrier leur annonçant que la collation scolaire ne reprenait pas à la rentrée, en raison du refus de la Caf de la financer. Il ajoute que les insatisfaits n'ont cas se présenter à l'administration "coupable".

"Puisqu'il n'a rien signé, il ne peut toucher la Pars, ni pour les mois passés ni pour ceux à venir", rappelle Fatima Insa Achirafi, "mais il ne peut nous accuser d'être responsable de l'arrêt des collations dans sa commune. J'ai reçu un membre d'une association de parents d'élèves de la commune. Il a compris pourquoi nous avons réduit le nombre de jours de prise en charge et soutient notre décision."

Les allocations familiales rappellent d'ailleurs que la convention est provisoire et peut évoluer avec le vote du budget. S'il est plus élevé que prévu, le nombre de jours de prise en charge pourra augmenter. La semaine dernière, le ministère des Finances a annoncé une augmentation du montant de la Pars de 20% pour les départements d'Outremer… Reste à savoir si Mayotte en fait partie.

 

Hélène Ferkatadji

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