{xtypo_dropcap}"I{/xtypo_dropcap}l y a en Métropole une multitude d'associations d'étudiants mahorais, mais avec le temps elles ont centré leur activité sur la promotion culturelle uniquement." C'est parti de ce constat qu'Abdoul-Anzize Mikidadi, étudiant en master 2 de droit public à l'université de Poitiers, où sont scolarisés beaucoup de Mahorais, a décidé de créer une association étudiante qui s'occupe réellement de la vie étudiante. Baptisée Ngema pour la Nouvelle génération des étudiants mahorais, montrant ainsi sa volonté de changer les pratiques et les mentalités, cette association créée cette année a vocation à repérer et aider les étudiants mahorais dans leurs études.

"L'étudiant mahorais a souvent des problèmes d'intégration, que ce soit dans l'université ou dans la vie métropolitaine. Les médiateurs mis en place par la Dasu doivent les aider à s'intégrer et à s'adapter à leur nouvelle vie, mais pour l'instant ils ne sont pas partout, par exemple il n'y en a pas à Poitiers", explique Abdoul-Anzize, qui a récupéré auprès de la Dasu la liste des étudiants mahorais de son université, et compte les contacter dès son retour là-bas en fin de semaine et organiser un grand pot d'accueil.

 

"L'étudiant mahorais a tendance à beaucoup se plaindre"

 

Cette réunion de rentrée lui permettra de mettre en place un réseau de parrainage entre étudiants anciens et nouveaux, avec des cours sur l'organisation du travail en fac et des séances de méthodologie par discipline. L'association compte déjà 38 membres actifs, étudiants en dernière année de licence et en master, qui seront les premiers parrains. A terme, le président de Ngema envisage d'ouvrir l'association aux non mahorais, tant pour être parrains que parrainés.

"Nous allons d'abord commencer entre nous pour essayer de créer une dynamique dans notre communauté. Le pot d'accueil permettra de dire aux jeunes étudiants qu'ils ne sont pas seuls et qu'il est possible de réussir, puisque certains d'entre nous y sont arrivés." La réussite des étudiants mahorais, c'est ce que l'association Ngema entend provoquer par ses actions.

"L'étudiant mahorais a tendance à beaucoup se plaindre. Il attend tout de la Dasu et la rend responsable de tout. Il ne faut pas oublier que la Dasula Collectivité, de leur famille et de Mayotte tout simplement." dépense 20 M€ par an pour nous, alors que beaucoup d'étudiants métropolitains ne reçoivent pas un sou et travaillent pendant leurs études pour payer leur loyer. Les Mahorais ont une obligation de réussite vis-à-vis de

Avant tout, les futurs étudiants doivent se renseigner d'eux-mêmes sur les études qu'ils envisagent, estime Abdoul-Anzize. En fin de lycée, ils doivent aller dans les CIO pour choisir la bonne filière, se renseigner sur les formalités et aussi sur la vie en Métropole.

 

"Les étudiants mahorais doivent avoir une culture de responsabilité et d'autonomie"

 

"Cette histoire classique de l'étudiant mahorais qui débarque au mois de septembre et est surpris par le froid doit cesser. A l'époque de nos parents d'accord, mais aujourd'hui il y a la télé, internet, on a les moyens d'être préparés. Les étudiants mahorais doivent avoir une culture de responsabilité et d'autonomie."

Dans une optique plus large, Abdoul-Anzize a discuté cet été avec la Dasu de la possibilité d'évaluer les besoins futurs de Mayotte en médecins, ingénieurs, enseignants, etc., comme cela s'est fait dans de nombreux pays, afin de mieux travailler sur l'orientation et l'aide aux étudiants.

A terme, le président de Ngema veut aussi créer une antenne de l'association dans chaque ville étudiante qui regroupe des Mahorais. Des contacts ont déjà été pris avec de nombreuses associations mahoraises de Métropole, dans l'idée d'établir des actions communes et coordonnées favorisant l'émergence d'une nouvelle action positive dans l'accompagnement et dans le suivi des étudiants mahorais. "J'ai pris contact avec la Fédération des associations mahoraises de Métropole (Famm) pour leur demander une subvention, et cette année je vais multiplier les démarches auprès des associations des autres universités."

C'est justement afin de réunir un maximum d'étudiants et de lycéens mahorais de Métropole, ainsi que des associations, que Ngema organise le 17 octobre prochain une conférence sur la départementalisation de Mayotte (voir encadré), à destination des étudiants et lycéens, au cours de laquelle interviendront les sénateurs Adrien Giraud et Soibahadine Ibrahim.

 

Hélène Ferkatadji

 


 

Conférence des étudiants et lycéens mahorais de Métropole

 

  • Le 17 octobre au Salon de Blossac à Poitiers

 

9h : Petit-déjeuner offert aux invités

9h30 : Conférence-débat : "La départementalisation de Mayotte, un combat de toute une génération", par Adrien Giraud

10h30 : Exposé de Mohamed Zoubert (directeur des affaires juridiques et de l’activité foncière du conseil général) sur les aspects constitutionnels et institutionnels de la départementalisation

11h : Conférence-débat : "La départementalisation de Mayotte, quelles perspectives d’avenir pour la jeunesse mahoraise ?" par Soibahadine Ibrahim

12h30 : Déjeuner offert aux invités

13h30 : Déba avec les Madrassati Hairia & Madrassati Kouraichia de Poitiers

15h : Mbiwis avec Crimador, Mayotte Culture.

19h : Pot d’honneur et séance de dégustation des spécialités culinaires mahoraises.

20h : Dîner de gala

Pour contacter l'association : 06.59.74.31.84 ou 06.98.54.58.18 ou ngema@live.fr

Pour tout information complémentaire : http:/fr-fr.facebook.com/mayotte.departement