"J'ai le regret de vous annoncer la fin prochaine de l'activité de notre Centre régional." C'est en ces termes que débute le courrier transmis à tous les étudiants du Cnam pour les avertir de la fin prochaine de l'établissement. En effet, après s'être battu pour obtenir le vote par le conseil général de la subvention annuelle permettant au Cnam de fonctionner, subvention votée et versée – en partie – bien trop tard, son président Mustoihi Mari ne pourra bientôt que constater le décès de ce centre qui comptait 300 auditeurs (étudiants). Vendredi, le Tribunal de commerce aura à statuer pour fixer l'avenir de l'association. "Dans son rapport final, l'Administrateur Judiciaire a déjà préconisé de procéder à la liquidation de cette association, au motif qu'elle ne peut fournir aucune garantie pour l'obtention de ses futures recettes", annonce le courrier. "Ceci concerne particulièrement le reliquat de la subvention attribuée au début du mois de mars et pour laquelle le Conseil Général semble dans l'incapacité d'assurer la totalité du paiement."

Conséquences directes de cette situation : le Cnam ferme définitivement, les employés sont licenciés, les formations arrêtées et la session d'examens de rattrapage de septembre annulée. "On a tué le Cnam pour avoir la tête de son président qui est dans l'opposition au CG mais en fait c'est la tête des étudiants qu'on a eu", estime Boinali Saindou, en formation comptabilité gestion depuis 2 ans. Cet employé de la chambre d'agriculture, qui n'avait plus qu'une matière à valider, estime que "c'est une décision purement politique. Le CDTM aussi a des problèmes de financements, mais on a réussi à le maintenir en vie car son président est dans la majorité. Le Cnam est une chance pour beaucoup de monde, il permet d'évoluer professionnellement, c'était une structure importante pour Mayotte, cette histoire est choquante", poursuit cet étudiant, qui en appelle à tous ceux qui se retrouvent, comme lui, dans l'impossibilité de finir leur formation, à se regrouper pour agir.