Hier après-midi, le gouvernement présentait son plan de déconfinement à travers la voix du premier ministre, Édouard Philippe. Un déconfinement qui se veut progressif et différencié, mais également soumis aux chiffres de la contamination d’ici là. Autant dire qu’à Mayotte, rien n’est encore joué. Résumé.
“Un régime de liberté dans lequel nous devons fixer des exceptions” : voilà comment le premier ministre, Édouard Philippe, a résumé le plan de déconfinement qu’il présentait devant l’Assemblée nationale. Un confinement qualifié de “nécessité”, mais qui “pourrait avoir des effets délétères s’il durait trop longtemps.” Si “délétères” que le 1er ministre n’a pas hésité à parler de “risques d’écroulement.” Le déconfinement “aussi attendu que risqué” annoncé pour le 11 mai prochain aura donc bien lieu, mais de manière progressive et différenciée puisqu’il faudra “apprendre à vivre avec le virus et apprendre à nous en protéger”, sous peine de “voir repartir l’épidémie.”
Concrètement donc, le déconfinement tiendra d’abord compte de la situation épidémiologique de chaque département, y compris en Outre-mer. Pour cela, trois ensembles de critères ont été déterminés pour identifier les départements où le déconfinement devra prendre une forme “plus stricte” : le taux de cas nouveaux sur une période de sept jours, le niveau de tension des capacités hospitalières régionales en service de réanimation, et les capacités du système local de tests et de détection des chaînes de contamination. Trois indicateurs qui seront figés le 7 mai afin de dire si, oui ou non, tel ou tel département peut être déconfiné.
Rien d’acquis donc, ledit déconfinement restant soumis à de bons résultats. Qu’en sera-t-il pour Mayotte, qui connait une augmentation du nombre de cas de Covid-19 et où le confinement s’est particulièrement relâché ses derniers jours ? Point de précision pour le moment, si ce n’est la règle en vigueur ailleurs : “Si les indicateurs ne sont pas au rendez-vous, alors nous ne déconfinerons pas.” Une chose est sûre, en revanche : “Les autorités locales, maires ou préfets, auront la possibilité d’adapter la stratégie nationale en fonction de la situation des territoires.”
Des masques et des tests
Mais, même pour les départements qui pourront, dès le 11 mai prochain, être déconfinés, la vie ne reprendra pas son cours tout à fait normal. Les mesures de distanciation sociale et les gestes barrières devront continuer à être appliqués, accompagnées du port du masque. Mais y en aura-t-il pour tout le monde ? “Nous recevons près de 100 millions de masques chirurgicaux par semaine”, a assuré le premier ministre, ajoutant que “nous recevrons près de 20 millions de masques grand public lavables à compter du mois de mai.” Des chiffres qui s’ajoutent aux masques déjà acquis par certaines entreprises et collectivités locales. Ces dernières seront d’ailleurs soutenues par l’État, “qui prendra en charge 50 % du coût des masques dans la limite d’un prix de référence.” Collectivités, commerces, entreprises, mais aussi distribution via les CCAS pour les publics les plus fragiles : “Il y aura assez de masques dans le pays pour faire face aux besoins à partir du 11 mai”, a confirmé Édouard Philippe.
Et ce n’est pas tout puisque, au-delà du port du masque obligatoire dès lors que les mesures de distanciation sociale ne peuvent être respectées, il s’agira également de tester. Objectif : “700.000 tests par semaine”, comprenant l’identification des cas contacts, et qui seront pris en charge à 100 % par l’Assurance maladie.
Par ailleurs, les déplacements d’un département à l’autre demeureront soumis à des raisons familiales ou professionnelles, les pratiques de sports collectifs, de contact ou en salle fermée seront interdits, les plages demeureront inaccessibles, tout comme les salles de concert, polyvalentes, les cinémas, etc. Les lieux de cultes devraient pouvoir rouvrir dès le 11 mai, sans toutefois pouvoir organiser de cérémonies avant le 2 juin, les rassemblements demeurant proscrits.
Bar et restaurants : pas avant le 2 juin
Quant aux commerces, s’ils pourront rouvrir dans les départements autorisés dès le 11 mai – en respectant toutefois une limitation de nombre de clients présents simultanément –, cela ne sera pas le cas des bars, cafés et restaurants. Le cas de ces derniers sera ainsi fixé à la fin du mois de mai pour une possible réouverture à partir du 2 juin.
Pour les autres entreprises, “le télétravail doit être maintenu partout où c’est possible au moins pour les 3 prochaines semaines afin de limiter les contacts”, a expliqué Édouard Philippe, assurant que “les dispositifs d’activité partielle seront maintenus jusqu’au 1er juin et qu’ils pourront ensuite être adaptés.
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