Cambriolage du lycée Mamoudzou nord : “il faut que les jeunes retrouvent un cadre”

Dans la nuit de dimanche a lundi, du matériel informatique a été dérobé au sein du lycée Mamoudzou Nord. Le fait n’est pas isolé puisque l’Éducation nationale déplore également des vols au sein de l’établissement de Ouangani, mais également à l’intérieur du rectorat lui-même. Pour le recteur Gilles Halbout, la lecture de ces faits divers comme de l’insécurité grandissante est limpide : il faut que les jeunes retrouvent au plus vite un cadre, celui de l’école. 

“Dès que nous aurons un semblant de feu vert, le préfet et moi ouvrirons les établissements.” Pour le recteur de Mayotte, la nécessité de faire retrouver le chemin de l’école aux jeunes de l’île est plus que jamais impérieuse. “Ça presse, il y avait une certaine frilosité au début au vu du contexte sanitaire, mais aujourd’hui on voit bien que ces jeunes désœuvrés ont besoin de retrouver un cadre en l’absence duquel on le voit, l’insécurité est grandissante”, estime ainsi Gilles Halbout en référence aux vols qu’a subi l’Éducation nationale sur le territoire. Ouangani, Mamoudzou Nord ou encore le rectorat ont ainsi vu plusieurs individus pénétrer en leur sein pour y dérober du matériel informatique. 

Mais c’est bien le cas du lycée du chef-lieu qui a fait le plus de bruit. Notamment avec des messages sur les réseaux sociaux expliquant que le vol plongeait l’établissement dans une grande insécurité, financière cette fois. “C’est du n’importe quoi, des ragots de Facebook, on ne nous a pas piqué d’argent, mais du matériel informatique”, réagit le recteur. “À cette heure, il n’y a aucun établissement qui crie famine, ils auront de quoi renouveler cela”, assure le recteur, rappelant que “nous venons de faire 500.000 euros d’achats informatiques et une nouvelle commande du même montant a été passée. Nous avons un budget de plusieurs millions à ce titre, quelque part, on pourrait dire que l’argent n’est pas un problème dans ce cadre”. 

Gestes barrières : “l’école a un rôle fondamental à jouer” 

Pas un problème, non plus, pour permettre un retour à l’école dans les meilleures conditions soutient le responsable de l’académie. “Qu’il s’agisse de soutien demandé par les mairies ou de moyens demandés par les syndicats, c’est open-bar, nous avons obtenu tous les crédits nécessaires pour ce faire”, lance même Gilles Halbout. “Mais la ligne est claire, et l’on ne transigera pas là dessus : tout cela doit se faire pour s’assurer que l’on ne prenne aucun risque dans le retour à l’école”, martèle le recteur. Une reprise qui ne signifie pas pour autant un retour à la normale prévient-il toutefois. “Nous n’en aurons pas fini avec cette épidémie demain, il va falloir vivre avec les gestes barrières, la distanciation sociale, etc., mais ce sont autant de choses à apprendre et l’école a un rôle fondamental là dedans.” 

A priori, les écoles élémentaires devraient commencer à ouvrir à nouveau leurs portails à partir du 18 mai et le secondaire devrait suivre au plus tôt une semaine après. “Les choses se feront au cas par cas, mais il n’y aura pas plus de 15 élèves par classe. Je préfère que les élèves viennent un jour sur trois dans de bonnes conditions que plus souvent dans de mauvaises conditions”, explique-t-il. Un calcul qui rentre aussi dans le raisonnement “binaire” de l’ancien professeur de mathématiques. “Soit on est confiné, soit on ne l’est pas. Mais à partir du moment où on ne l’est pas, il faut rouvrir les écoles, cela répond à une logique sociale encore plus évidente à Mayotte qu’ailleurs”, fait valoir Gilles Halbout. 

Désœuvrement, errance, manque de cadre sont autant d’arguments présentés en ce sens auquel le recteur en ajoute un : “il est important que les élèves reprennent le contact avec leurs professeurs, 

car il faut le dire, à Mayotte, dans la très grande majorité des cas, six mois sans école, cela veut dire six mois sans parler un mot de français.” Pas vraiment la barrière en vogue.

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