C’est l’un des cinq piliers de l’islam et, chaque année, plusieurs centaines de Mahorais l’accomplissent. Cette année toutefois, le pèlerinage à La Mecque, le hadj, pourrait bien être annulé. Face à la pandémie mondiale, l’Arabie Saoudite prépare en effet les fidèles musulmans du monde entier à cette possibilité.
Il devait se dérouler, cette année, du mardi 28 juillet au dimanche 2 août. Mais sa tenue est remise en cause par la pandémie de Covid-19. Le hadj, pèlerinage à La Mecque, l’un des cinq piliers de l’islam, est menacé d’annulation. Et pour cause : compte tenu de la foule qui s’y rend chaque année, le lieu serait l’un des plus privilégiés pour favoriser la contamination. Face au risque, l’Arabie Saoudite a donc décidé de suspendre l’évènement jusqu’à sa décision officielle. De quoi décevoir les fidèles mahorais dont certains avaient déjà constitué leurs dossiers auprès d’une des trois associations locales habilitées à le faire à Mayotte. L’île n’échappe donc pas à la règle et, du côté des pèlerins comme des associations organisatrices, on est dans l’attente.
À la tête de la confédération qui centralise les demandes et organise le pèlerinage, Saïd Yahia Radjabou confirme la difficulté du moment : “Nous n’avons pas de nouvelles du tout actuellement. Une seule chose est sûre : pour le moment, l’Arabie Saoudite a mis un stop. Jusqu’à quand ? On ne sait pas.” Et si, pour le moment, le hadj est seulement en suspens, le responsable se fait peu d’illusion : “Avec l’épidémie de Covid-19, la France est sur liste rouge, alors il y a peu d’espoir pour cette année.”
Des voyages reportés
Du côté de la direction départementale de la médiation et de la cohésion sociale, qui aiguille les candidats au voyage et accompagne les associations agréées via une subvention annuelle, on est là aussi en attente d’une annonce, positive ou négative. “Nous avons prévu de faire un point avec les associations organisatrices après le déconfinement pour nous organiser et faire le point avec les autorités saoudiennes. Car, que ce soit ici ou là-bas, le pèlerinage s’organise à l’avance”, confie Younoussa Abaine, à la tête du service. Peu d’avancées, donc, mais une quasi-certitude, car certains pèlerins ont déjà réservé, via les associations, leur voyage, fonds à l’appui. Alors quid de ces derniers ? Cela ne devrait pas poser de problèmes majeurs, estime le responsable. La raison ? Le caractère sacré et très attendu de l’évènement : “Il faudra que nous discutions de ce point avec les associations, mais le nombre de places étant limité à 600 – nous proposons d’ailleurs qu’il passe à 1.000 par an –, je doute que les personnes qui ont réservé leur pèlerinage l’annulent. Selon moi, beaucoup préfèreront le reporter, tout simplement. S’ils ne peuvent pas partir cette année pour des raisons de santé publique, ils voudront toujours y aller l’année prochaine.”
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