En milieu d’après-midi, la ministre des Outre-mer, Annick Girardin, s’est rendue au centre hospitalier de Mayotte pour visiter les urgences et le laboratoire et entendre les problématiques rencontrées par le personnel soignant. Catherine Barbezieux, la directrice de l’établissement, en a profité pour insister sur l’importance des évacuations sanitaires au sein du même du territoire et vers La Réunion.
Après la théorie le matin, place à la pratique l’après-midi. La ministre des Outre-mer, Annick Girardin, s’est déplacée pendant une heure au cœur du centre hospitalier de Mayotte pour prendre le pouls. Une visite de terrain, interdite à la presse comme il fallait s’y attendre, ô combien importante en cette période de crise sanitaire. La membre du gouvernement a ainsi déambulé dans les couloirs des urgences pour se rendre compte de ses propres yeux des mesures prises avant de se rendre au laboratoire où elle a pu découvrir l’organisation interne. “Nous lui avons présenté nos problématiques”, a résumé quelques minutes après cette rencontre, Catherine Barbezieux, la directrice de l’établissement, relativement satisfaite de l’échange du jour.
Justement, il est prévu que le CHM augmente sensiblement ses dépistages quotidiens. Toutefois, il est encore trop tôt pour connaître le nombre exact de tests supplémentaires qui seront effectués. Seule certitude ? L’arrivée de deux nouveaux automates au cours des deux derniers jours, dont un venu directement avec l’avion présidentiel. Concernant ce sujet, Catherine Barbezieux a souligné le renfort récent de la réserve sanitaire, avec notamment “des techniciens de laboratoire et des biologistes”, mais elle a rappelé qu’un nouveau petit coup de pouce serait le bienvenu pour atteindre les objectifs fixés. “J’ai adressé un point de vigilance sur l’aide en personnel”, a-t-elle insisté, avant de se réjouir de l’acheminement temporaire d’un hélicoptère, lors de la dernière rotation du Mistral le lundi 11 mai. “Il tourne beaucoup et permet d’évacuer plus rapidement les personnes en urgence vitale qui se trouvent dans les centres médicaux de référence. Il s’agit d’un appui considérable.” Avec l’espoir, dans un coin de la tête, de garder un tel moyen de déplacement ? “Nous dresserons un bilan après la crise sur son utilité afin de poursuivre ou non ce dispositif, même s’il est onéreux.”
La réanimation se prépare à souffrir
Autre sujet épineux : la capacité d’accueil du CHM, au sein duquel le risque de saturation a poussé les autorités à agir au cours des dernières semaines pour libérer des lits. D’où les quarante-sept évacuations sanitaires, dont six patients atteints du Covid-19, vers La Réunion entre le 3 et le 17 mai. Cette décision a pu s’expliquer par une hausse non négligeable de l’activité du service de médecine, qui accueille actuellement une quarantaine de patients positifs. “Un phénomène atypique par rapport à la métropole, qui a surtout reçu un afflux considérable de malades en réanimation.” D’ailleurs, Catherine Barbezieux a encore du mal à savoir à quelle sauce sera mangé ce dernier service dans les jours à venir. “Quotidiennement, nous avons entre huit et neuf patients Covid+ en réa. Cette moyenne dure depuis maintenant plusieurs jours. Lorsque nous regardons les résultats de la modélisation faite par l’agence régionale de santé et Santé publique France, nous nous demandons si ce palier va encore doubler comme cela a pu être le cas au début de l’épidémie et surtout à quel moment”, a exposé la directrice de l’établissement hospitalier. Pour prévenir cette éventuelle explosion qui serait tout bonnement catastrophique, la visite d’Annick Girardin a ainsi permis l’arrivée sur le territoire d’un détachement de seize militaires du service de santé des armées pour venir prêter main-forte au personnel soignant. En attendant la venue prochaine d’un deuxième détachement plus conséquent pour faire face au pic épidémique tant redouté…
Mayotte Hebdo vise à contribuer au développement harmonieux de Mayotte en informant la population et en créant du lien social. Mayotte Hebdo valorise les acteurs locaux et les initiatives positives dans les domaines culturel, sportif, social et économique et donne la parole à toutes les sensibilités, permettant à chacun de s'exprimer et d'enrichir la compréhension collective. Cette philosophie constitue la raison d'être de Mayotte Hebdo.