Les agents de l’ARS mobilisés sur la cellule Covid-19 ne chôment pas. L’équipe de prévention chargée de partager les messages sur les gestes barrières est particulièrement sollicitée. Elle travaille en étroite collaboration avec les associations qui sont formées à ces gestes et qui à leur tour doivent transmettre le message à la population.
Depuis le début de la crise sanitaire, l’ARS de Mayotte a fait un appel massif à la trentaine d’associations partenaires afin de travailler ensemble sur la diffusion des messages de santé liés au Coronavirus. “Ce sont des associations qui travaillent sur différents domaines, mais tout le monde s’est mobilisé sur la pandémie. L’objectif est de faire comprendre la maladie, respecter les gestes barrières et répéter inlassablement les messages avec tous types de populations et tous milieux de vie”, indique Julie Durand, chargée de prévention santé environnementale à l’ARS. Ces associations ainsi que les professionnels de santé de l’ARS répondent aux demandes des entreprises ou des autres associations qui souhaitent former leurs collaborateurs. Le déconfinement progressif accélère le travail, et les formateurs sont très sollicités. “On forme au maximum les structures qui vont reprendre les activités pour qu’elles facilitent le respect des gestes barrières et fassent en sorte que ça dure pendant des mois parce que ces gestes vont devenir une normalité pour l’ensemble des citoyens”, selon Julie Durand. Cette dernière le confirme, la présence des associations sur le terrain a permis de sonder la population sur leurs aprioris et leurs doutes. Un partenariat qui a permis d’adapter les messages pour mieux répondre aux questionnements de la population. “Elle a été très réceptive et curieuse de comprendre la maladie. Encore aujourd’hui, on se rend compte qu’il y a plein de gens qui ne l’ont pas cernée. Mais dès qu’on leur explique, ils comprennent, c’est pour cela qu’il ne faut absolument pas baisser les bras malgré la fatigue et continuer à mobiliser tout le monde”, soutient Barbara Massez, infirmière hygiéniste à l’ARS. Cette sensibilisation dure depuis presque trois mois et elle continuera jusqu’en août au moins, selon l’évolution de la pandémie sur l’île. L’équipe de l’ARS forme une dizaine de structures par semaine. Les professionnels affirment ne pas avoir d’objectif particulier si ce n’est de répondre à toutes les sollicitations.
Sensibiliser autrement à plus grande échelle
Les associations et les professionnels ne sont pas les seuls à être formés. Afin de toucher le plus grand nombre de personnes, les mosquées sont mises à contribution. “Les imams font appel à nous. On les aide à sécuriser les mosquées ou même les madrassas pour que la vie reprenne. On essaye de fournir un minimum de matériel parce qu’on n’est pas dotés de manière infinie et le nombre de mosquées à Mayotte est énorme et il faut que les gens se responsabilisent. On sait qu’une santé 100 % gratuite n’est pas efficace”, indique Barbara Massez, l’infirmière hygiéniste. Un énième projet est également mis en place avec les grands distributeurs. “On les a approchés pour la mise en place de ces mesures au sein de leurs sites. On sollicite également les organisations comme la chambre de commerce parce qu’elles ont un réseau et grâce cela, on peut démultiplier les messages”, précise Nassim Guy, adjointe au service prévention à l’ARS. L’équipe affirme ne pas rencontrer de difficultés particulières puisque sa méthode de travail consiste à s’adapter à chaque situation. “Nous ne venons pas avec des solutions toutes prêtes. On essaye de co-construire des réponses adaptées avec les associations et les autres structures et c’est ainsi que les difficultés sont rapidement levées.” Il existe cependant un public compliqué à sensibiliser, mais il est difficile de définir facilement un profil. Et si les adolescents sont moins réceptifs aux messages, “les 8-12 ans sont nos meilleurs alliés sur le terrain. Ce sont de très bons messagers, ils comprennent rapidement et transmettent à leur tour les messages de prévention, ils font même office de police sanitaire”, raconte Julie Durand. Finalement, l’ARS a cerné la particularité de Mayotte et en a fait un atout. Ici, le bouche-à-oreille est plus efficace que n’importe quel média, et l’équipe de prévention contre le Covid-19 compte bien jouer sur cela pour parvenir à ses fins.
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