Tous les bus scolaires sont à nouveau de service, mais les élèves se font rares. La société qui est en charge, Carla Mayotte Transport Baltus, fait respecter les mesures barrières avec les moyens du bord. Cependant, la gérante s’inquiète particulièrement pour la prochaine rentrée qui arrive à grands pas alors que rien n’est prêt.
C’est tous les jours le même rituel. Les chauffeurs de bus de la société Carla Mayotte Transport Baltus ont adopté de nouvelles habitudes pour appliquer et faire appliquer les mesures d’hygiène et de sécurité. Ils ont tous été formés et doivent suivre à la lettre la fiche métier qui leur a été transmise. Port du masque, lavage des mains avec du gel hydroalcoolique, pas de contact avec les passagers et bien d’autres. Tous doivent désormais s’y habituer et apprendre à gérer leur temps autrement car les conducteurs ont également l’obligation de désinfecter leurs bus après chaque service. La société a aussi décidé de condamner un siège sur deux en mettant du ruban adhésif, à défaut de trouver un moyen plus dissuasif pour faire respecter la distance d’un mètre. Pour le moment, cette technique est efficace. Il est assez facile de gérer le flux et appliquer les mesures nécessaires puisque les élèves ne se bousculent pas comme à l’accoutumée pour prendre les transports scolaires. “Beaucoup de bus tournent peu ou à vide car très peu d’enfants prennent le bus en ce moment. Je pense que nous n’avons même pas atteint les 10% des élèves habituels”, selon Carla Baltus, la gérante de la société de transport. Malgré cela, tous les bus dédiés au réseau scolaire doivent rouler car “nous sommes payés pour cela”, précise la gérante. Les changements opérés en vue des nouvelles mesures ont un coût entièrement pris en charge par l’entreprise. Pour l’heure, elle n’a pas reçu d’aides spécifiques, mais ce qui a permis la reprise des activités est le contrat avec le conseil départemental. “Nous avons un marché et il nous a indemnisé la partie fixe, c’est-à-dire notre rémunération. On a au moins pu payer les salariés et certaines charges.”
Une rentrée très incertaine
Il n’y a pas eu de scénarios de bousculades pour la reprise mais Carla Baltus n’est pas aussi certaine de l’efficacité du système en place pour la rentrée 2020. Pour le moment, sa seule certitude est l’incertitude qui plane au-dessus de cette rentrée. L’emploi du temps des élèves aura un impact direct dans la gestion de la société de transport. 256 bus sont mobilisés pour le ramassage scolaire, cependant leurs capacités sont réduites de moitié puisqu’un siège sur deux n’est plus accessible. “Nous devons absolument savoir si les enfants vont arriver en même temps et reprendre leur rythme habituel. Si c’est le cas, je ne sais pas comment nous allons faire car il faudrait doubler le nombre de bus et cela est techniquement impossible. Il faut en moyenne 8 mois pour qu’un bus soit livré”, explique Carla Baltus. Afin d’assurer le transport des élèves dans le respect des gestes barrières à la rentrée, le système des quinze élèves par classe est pour le moment l’unique solution pour la gérante. Une discussion avec le rectorat est de rigueur afin de préparer la rentrée dans les meilleures conditions. La société de transport demande à être entendue et à participer aux réunions de préparation.
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