{xtypo_dropcap}C{/xtypo_dropcap}omment ne pas envisager une belle carrière dans les sports de combat lorsque l'on effectue des stages encadrés par les plus grands maîtres japonais, au côté de combattants champions du monde ? C'est le désir de Tanguy Saïdani, seize ans tout juste et originaire de Pamandzi.

En décembre arrivera le championnat de France de Karaté et Tanguy travaille dur pour cet événement. En vacances à Mayotte jusqu'au 27 août, le Moulinois – près de Cannes – effectue autant d'heures qu'en club. "Les entraînements c'est deux heures par jour, cinq fois par semaine. Ici comme à Mougins", assure-t-il.

Le 5ème dan malgache Clément se charge d'entretenir le jeune karatéka. "Clément, c'est un grand monsieur !", affirme le père du petit prodige Thierry Saïdani, lui-même ancien combattant. Boxe thaï, kick boxing… Tanguy touche aux sports de combat depuis ses onze ans, déclarant vouloir tracer sa route comme personne d'autre. Il ne cache pas s'inspirer des grands maîtres mondiaux, sans pour autant en faire ses modèles.

Il est aujourd'hui l'un des plus jeunes français à détenir la ceinture noire : "à quinze ans, c'est rare". Le lycéen effectuera son premier championnat de France cette année, après un forfait prématuré en 2008 suite à une blessure. En ayant combattu durant de longues années, Thierry est catégorique quand il affirme que son fils a le profil type d'un champion de France. Mais plusieurs étapes sont à franchir avant de décrocher un titre : le cadet devra vaincre dans son département, puis devenir champion régional avant la finale nationale en avril prochain.

 

"A Mayotte, on est prédisposé pour réussir dans les sports de combat avec le m'ringué, mais rien n'est fait"

 

"Dans le haut niveau, ça ne plaisante pas", remarque son père. C'est donc pour cela que Tanguy travaille comme un pro, afin d'assurer dans un peu plus de cinq mois. Phénoménal pour son âge en matière de sport, Tanguy n'oublie pas les études. À la rentrée, il entamera sa nouvelle année scolaire en première S, au sein du lycée privé Stanislas, en région Paca.

"En dehors du karaté, j'aimerai obtenir mon bac avec mention", souhaite l'adolescent, très posé. En quittant l'île il y a deux ans, le Pamandzien n'a pas pu vraiment garder des contacts amicaux, sa concentration au cours de cette période vacancière est autour du karaté.

"Personne à Mayotte a le niveau de Tanguy. Et c'est dommage ! Ici, on est prédisposé à réussir dans les sports de combat, avec le m'ringué principalement, mais rien n'est fait auprès des administrations pour encourager, faire évoluer ces pratiques", regrette le concepteur du dojo de Kavani, avec à son époque près de trois cents licenciés.

Du coup, après avoir consacré des années aux Mahorais, Thierry se consacre essentiellement à son fils, qu'il a formé avant son départ pour la Provence. Tanguy attend de pied ferme le championnat de France. Son premier grand titre est largement envisageable, à l'issue de quoi son talent sera officiellement reconnu par la nation.

 

I.M