En grève depuis le mercredi 24 juin, les 39 rapporteurs et les 6 secrétaires de la Crec (Commission de révision de l'état-civil) réclament toujours une augmentation de leurs rémunérations, leur intégration dans la fonction publique de droit commun et une indemnité forfaitaire pour leurs nouvelles missions d'enquête. Inquiets pour leur avenir quand la Crec sera dissoute, ils ont encore fait une marche à travers Mamoudzou mercredi. "Rien n'a été accepté par rapport à nos revendications", a déclaré Inzoudine El-Marouf, secrétaire général de la CGT-Ma à la Crec. Mardi matin, les grévistes ont tenté d'empêcher la tenue du comité de pilotage de la Crec, duquel ils sont pour l'instant exclus. "Des représentants des rapporteurs seront conviés à la prochaine réunion plénière de septembre", a tenu à préciser Christophe Peyrel, le secrétaire général de la préfecture.

Jeudi dernier, les délégués du personnel ont été reçus par M. Peyrel qui leur a expliqué que leur intégration dans la fonction publique est juridiquement impossible car ce sont des contractuels qui ne sont pas concernés par le protocole d'accord du 8 avril. Au sujet de l'augmentation de leurs rémunérations, leur contrat actuel signé en 2007 stipule que leur salaire "pourra" être réévalué dans les 2 ans : "C'est une possibilité et non une obligation", précise M. Peyrel. "Ils ont déjà tous les avantages des agents de catégorie B, avec le régime de réduction du temps de travail de la préfecture, 2 heures de formation par semaine et un CDI au statut très protecteur".

Au sujet de l'indemnité forfaitaire demandée par les grévistes, M. Peyrel rappelle que si de nouvelles fonctions ont effectivement été ajoutées aux rapporteurs, ils ont en aussi en moins, par exemple la tâche de préparation des actes qui est désormais allouée aux secrétaires. "Avec la simplification des procédures, ils auront moins de recherches à effectuer". Par contre, au sujet des conditions de travail, un état des lieux du matériel informatique reste à faire. Quant à l'avenir des rapporteurs, ils sont assurés d'être reclassés dans les services de l'Etat car "ils ont de réelles compétences juridiques dans le droit local et commun", souligne M. Peyrel. "On ne peut pas donner plus." En attendant, les travaux de la Crec demeurent au point mort, au détriment de nombreux Mahorais qui attendent leurs papiers depuis 8 ans pour certains.