24/06/2009 – 13èmes Rencontres du cinéma d’Afrique et des îles

 

{xtypo_dropcap}L'{/xtypo_dropcap}association aurait aussi aimé élargir son horizon et proposer ces séances à un public plus large, mais seules des projections de films seront possibles à la MJC de Hajangoua, pas à la salle de cinéma de Mamoudzou. Le prix des places d'entrée – fixé à 1 euro pour les jeunes et étudiants, et 2 euros pour les adultes – devrait inciter la population mahoraise à venir participer aux rencontres. Les films projetés ont été choisis avec attention. Il s'agit d'offrir aux spectateurs un large éventail de genres cinématographiques : des fictions, des films d'animation des documentaires…

Un concours de scénario ouvert au public permettra d'intégrer les visiteurs aux actions menées. Les gagnants pourront participer à un atelier d'écriture dirigé par l'invité d'honneur de cette année : Guy Désiré Yaméogo, un cinéaste du Burkina Faso.

La FCJT a de grandes ambitions pour l'avenir. Au niveau local, l'association prévoit d'organiser des projections mensuelles dans plusieurs communes de Mayotte. A terme, le but est d'étendre les manifestations sur tout l'océan Indien, pouvoir mettre en place un grand festival du cinéma dans les Comores, à Madagascar, etc.

 

Rawnat Mohamed Chaher

 


 

Guy Désiré Yaméogo, invité d’honneur de l'édition 2009

 

Enseignant à l’Institut supérieur de l’image et du son en Ouganda, Guy Désiré Yaméogo est un réalisateur et scénariste accompli. Après un diplôme en sociologie à l’Université de l'Ouganda, il part à Cuba pour intégrer l’Ecole du cinéma et de la télévision de la Havane. C’est là qu’il se spécialise dans l’écriture de scénarios dans le but d’en faire son métier. Après plusieurs films sur le thème de l’enfance, il change de registre et écrit les scénarios de plusieurs séries télévisées à succès. Aujourd’hui il a une dizaine de films et de scénarios à son actif.

Pour promouvoir le cinéma africain, il a accepté de participer aux éditions 2009 des Rencontres du cinéma d’Afrique et des îles. Trois de ses films seront ainsi présentés au public. Sa première réalisation, "Si longue soit la nuit" fera l’ouverture du festival le 3 juillet à 18h30. Le même soir à 20h45 sera projeté "La danse sacrée à Yaka", le dernier film qu’il a réalisé en 2008. Et enfin "Le pacte", qui date de 2002 sera sur les écrans de Tsararano mardi 7 juillet à 20h45.

 

3 questions à Guy Désiré Yaméogo

 

Guy Désiré Yaméogo, réalisateur et scénariste du Burkina Faso est l’invité d’honneur de l'édition 2009 des Rencontres du cinéma d'Afrique et des îles. Avant sa première venue à Mayotte, il se prête au jeu des questions-réponses et nous donne son opinion sur cette manifestation cinématographique.

 

Que pensez-vous de la démarche du FCJ de Tsararano d'organiser des Rencontres du cinéma d’Afrique et des îles ?

Guy Désiré Yaméogo : L'initiative est louable car elle s'inscrit dans un élan d'échanges culturels, mais aussi elle vise à donner une place au cinéma africain dont on sait que les espaces d'expression se réduisent comme peau de chagrin au fil du temps. Les salles se ferment dans les pays africains. Ailleurs, le film africain trouve difficilement sa place dans un circuit commercial ou à la télévision. Les festivals et les rencontres de ce type sont devenus les rares espaces qui permettent encore à ce cinéma d'être vu et connu. J'en avais déjà entendu parler par l'un des promoteurs Stéphane Planchot* qui, pendant son séjour au Burkina Faso, a contribué à organiser d'autres manifestations cinématographiques du genre.

 

Existe-t-il chez vous, au Burkina Faso, des rencontres similaires ?

GDY : Oui, il existe quelques festivals dont le plus connu reste sans doute le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco). C'est le lieu d'expression de toutes les diversités du cinéma africain et de la diaspora africaine. C'est l'un des festivals majeurs du continent, et depuis 40 ans le travail de promotion qu'il fait pour le cinéma africain ne s'est jamais démenti.

 

Estimez-vous que le cinéma africain a besoin d'être valorisé encore plus au niveau international, a-t-il la reconnaissance qu'il mérite ?

GDY : Oui, le cinéma africain a besoin d'être valorisé encore plus, parce qu'il est porteur de nos rêves, de nos espérances, de nos frustrations et de nos douleurs aussi. Ce cinéma qui est fortement ancré dans nos cultures nous aide à consolider nos identités et à aller vers le dialogue des cultures pour communier avec les autres. La question de la reconnaissance ne se pose pas à mon avis. De par le passé, des festivals (Cannes, Venise, Berlin, etc.) ont déjà célébré des talents du cinéma africain.

La question c'est : comment faire en sorte que sur les écrans d'Afrique et singulièrement ceux du reste du monde, le cinéma africain existe. Ça pose le problème de son financement, de sa production, de sa diffusion, de sa promotion, etc. Nous en sommes conscients et nous y travaillons, tout en sachant que nous vivons dans des pays où les questions d'éducation, de santé, d'infrastructures, d'eau, etc., sont prioritaires. Mais c'est aussi une préoccupation qui n'est pas propre à l'Afrique, nous la partageons avec des cinématographies peu développées qui existent dans d'autres régions du monde.

 

*un actif bénévole du festival de Tsararano, notamment lors des premières éditions.

 

Propos recueillis par R.M.C

 


 

Programme des Rencontres

 

Vendredi 3 juillet 2009

17h30 : Ouverture de la 13ème édition des Rencontres du cinéma d’Afrique et des Iles – 18h30 : Si longue que soit la nuit, de Guy-Désiré Yameogo (Burkina Faso, fiction, 25 mn, 1995) – La résidence Ylang Ylang, de Hachimiya Ahamada (Comores, fiction, 20mn, 2008) – 20h45 : Beodare, de Salam Zampaligre et Rudy E. Sylva ( Burkina Faso/France, fiction, 16 mn, 2008 ) – La danse sacrée à Yaka, de Guy-Désiré Yameogo (Burkina Faso, fiction, 87 mn, 2008)

 

Samedi 4 juillet 2009

18h30 : L’enfant terrible, de Kadiatou Konaté (RD Congo/Belgique, animation, 11 mn, 1993) – Kirikou et la Sorcière, de Michel Ocelot (France, animation, 70mn, 1998) – 20h45 : Les oiseaux de la médina, de Chakchem Med Ikbel (Tunisie, fiction, 14 mn, 2008) – Whatever Lola wants, de Nabil Ayouch (Maroc, fiction, 115 mn, 2008)

 

Dimanche 5 juillet 2009

18h30 : C’est dimanche !, de Guesmi Samir (Algérie/France, fiction, 30 mn, 2008)

Caramel, de Henri Duparc (Côte d’Ivoire, fiction, 92 mn, 2004) – 20h45 : Article 15bis, de Balufu Bakupa-Kanyinda (RD Congo, fiction, 15 mn, 1999) – Africa paradis, de Sylvestre Amoussou ( Bénin/France, fiction, 86 mn, 2006 )

 

Lundi 6 juillet 2009

18h30 : Carrefour ya mayesha, de Pascal Helleu et Mohamed Chabbi (Mayotte, fiction, 26 mn, 2007) – Les jardins de Samira, de  Lahlou Latif (Maroc, fiction, 112mn, 2007) – 20h45 : Triomf, de Michael Raeburn (Zimbabwe, fiction, 118 mn, 2008)

 

Mardi 7 juillet 2009

18h30 : Pourquoi ?, de Sokhna Amar (Sénégal, documentaire, 8 mn, 2004) – Nos lieux interdits, de Leila Kilani (Maroc, documentaire, 105 mn, 2008) – 20h45 : Le pacte, de Guy-Désiré Yameogo (Burkina Faso, fiction, 24mn, 2002) – Une femme pas comme les autres, de Abdoulaye Dao (Burkina Faso, fiction, 100 mn, 2008).

 

Mercredi 8 juillet 2009

18h30 : Fary l’ânesse, de Mansour Sora Wade (Sénégal, fiction, 21 mn, 1987) – Karmen Geï, de Joseph Gaye Ramaka (Sénégal, fiction, 86 mn, 2001) – 20h45 : Waramutseho, de  Bernard Auguste Kouemo Yanghu (Cameroun, fiction, 21 mn, 2008) – Une affaire de nègres, de Osvalde Lewat (Cameroun, documentaire, 90 mn, 2007).

 

Jeudi 9 juillet 2009

18h30 : Riches, de Ingrid Sinclair (Zimbabwe/Royaume-Uni, fiction, 26 mn, 2001) – L’Afrance, de Alain Gomis (Sénégal, fiction, 90 mn, 2001) – 20h45 : An evening in July, de Raja Amari (Tunisie, fiction, 23mn, 2001) – Le fleuve, de Mama Keïta (Guinée, fiction, 90 mn, 2002).

 

Vendredi 10 juillet 2009

18h30 : Arlit deuxième Paris, de Idrissou Mora Kpaï (Bénin, documentaire, 80 mn, 2004) – Dieu a-t-il quitté l’Afrique ?, de Musa Dieng Kala (Sénégal, documentaire, 52 mn, 2008) – 20h45 : Hangtime, de Ngozi Onwurah (Nigéria, fiction, 31 mn, 2001)

Teza, de Haile Gerima (Ethiopie, fiction, 140 mn, 2008).

Mayotte Hebdo vise à contribuer au développement harmonieux de Mayotte en informant la population et en créant du lien social. Mayotte Hebdo valorise les acteurs locaux et les initiatives positives dans les domaines culturel, sportif, social et économique et donne la parole à toutes les sensibilités, permettant à chacun de s'exprimer et d'enrichir la compréhension collective. Cette philosophie constitue la raison d'être de Mayotte Hebdo.

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