Pour le président Douchina, visiblement plus déçu que surpris, il ne peut s'agir que d'une "coquille", et l'homme veut croire que "le pacte est un texte fort que le gouvernement respectera". Beaucoup plus virulent, Ibrahim Aboubacar, conseiller général de Sada, a pris la parole pour dire sa déception : "Lors de notre dernier voyage à Paris, on aurait pu nous montrer cela, car connaissant les méthodes rédactionnelles des ministères, ce texte était probablement déjà prêt", avant de dénoncer des "tripatouillages politiques de quelques élus qui ont brisé en catimini le consensus dégagé par le comité de suivi et le président Douchina". Toutefois, M. Aboubacar a tenu à rassurer ses collègues en évoquant la possibilité de réformer le mode de scrutin antérieurement, sur la base d'une loi ordinaire, indiquant que la loi organique avait surtout vocation à entériner le passage de l'article 74 de la Constitution vers l'article 73. L'ancien président du CG, Said Omar Oïli, a également pointé la désunion des rangs politiques mahorais lors du dernier voyage à Paris comme étant responsable de cette volte-face : "M. le Président, je vous avais prévenu lors de la dernière session de prendre garde à parler d'une seule et même voix", a-t-il lancé.
Une explication que semblent partager nombre d'élus de la maison décentralisée. Selon certains, c'est la guerre fratricide qui divise l'UMP local (entre le clan Douchina et les pro Kamardine) qui aurait conduit à cette situation. "Une aubaine pour le gouvernement, passé maître dans l'art de diviser pour mieux régner", nous dit cette source proche du dossier, qui dévoile que l'ancien député de Mayotte aurait bénéficié d'une oreille attentive dans les salons de l'Élysée, alors que le président du conseil général défendait sa position par les voies les plus protocolaires.
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