Annoncé le 27 février dernier par Jean-Louis Borloo, ministre de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire, le Grenelle de la mer, émanation du Grenelle de l'environnement, va être lancé à Mayotte la semaine prochaine avec l'arrivée sur l'île de représentants des quatre groupes de travail nationaux. L'objectif du Grenelle de la mer pour l'Etat est de définir une stratégie nationale de développement durable pour la mer et le littoral, en concertation avec les élus, les partenaires sociaux et les associations de protection de l'environnement. C'est grâce à son Outremer que la France possède le deuxième espace maritime du monde (11 millions de km²), après les Etats-Unis. Dans les groupes de travail nationaux, il est prévu qu'au moins un quart à un tiers des mandataires soient des ressortissants de l'Outremer.

Le premier groupe de travail intitulé "la délicate rencontre entre la terre et la mer" concerne les espaces côtiers, des territoires ayant un fort développement économique et touristique mais fragiles car sujets à de multiples pollutions. Pour Mayotte, la création du futur parc naturel marin ou le Sdage (Schéma directeur d'aménagement et de gestion de l'eau) actuellement en préparation, entreront dans ce cadre. Les risques cycloniques ou de pollutions accidentelles, le développement de l'urbanisme et des activités sur le littoral pourront également y être traités. Le second atelier "Entre menaces et potentiels, une mer fragile promesse d'avenir" vise à favoriser l'innovation sur les nouvelles technologies de production d'énergie, la lutte contre la perte de biodiversité et la mise en place d'une pêcherie durable.

A Mayotte, seront abordés le développement de l'aquaculture ou le soutien à l'Ifrecor. Des études sont également en cours avec l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) pour évaluer le potentiel des hydroliennes et de la captation d'eaux froides en profondeur pour la climatisation des bâtiments. Le troisième groupe "Partager la passion de la mer" concerne les loisirs nautiques, la formation maritime et la sécurité en mer. A Mayotte, des échanges avec le GSMA, les clubs de plongée ou les Naturalistes sont envisagés. Enfin, le dernier atelier "Planète mer : inventer de nouvelles régulations" évoquera la gouvernance internationale de la mer, avec notamment la gestion de la ZEE de Mayotte.