{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}a fin de l’Arlésienne. C’est un peu ce qu’a annoncé Denis Robin, préfet de Mayotte et président du comité de pilotage sur l’évolution de l’aéroport de Pamandzi, en donnant des échéances plus ou moins précises en ce qui concerne deux équipements importants de l’aéroport de Mayotte. En effet, la nouvelle aérogare devrait voir le jour en 2012 et la tant attendue piste longue devrait être opérationnelle en 2015, si le planning est respecté.

Philippe Gratadour, chargé de mission des grands projets aéroportuaires au sein de la DGAC (Direction générale de l’aviation civile) a expliqué que le choix de deux procédures parallèles concernant ces deux équipements avait été jugé le plus judicieux pour le développement de l’aéroport.

“On pouvait soit considérer le projet globalement, soit le scinder en deux. La deuxième solution a été choisie, car elle permet de construire l’aérogare sans attendre que les études et le financement pour la piste soient terminés”, a-t-il précisé. L’aérogare dont le coût est évalué à 52 millions d’euros et dimensionnée pour recevoir 600.000 passagers par an, sera construite en grande partie à la charge du concessionnaire de l’aéroport, géré jusqu’à présent par la DGAC.

“Une subvention de 12,5 millions d’euros est prévue pour aider le futur gestionnaire. Mais, pour arrêter notre choix, on tiendra compte du concessionnaire qui offrira les redevances (stationnement payant, taxes de parking pour les aéronefs, loyers commerciaux, etc.) les moins élevées pour faire fonctionner l’aéroport”, a-t-il dévoilé.

 

Un futur gestionnaire encore inconnu

 

La superficie du nouvel édifice sera supérieure à 10.000 mètres carrés. Celui-ci pourrait être géré, comme dans beaucoup d’aéroports français, par la Chambre de commerce et d’industrie locale, une collectivité ou une société privée. Pour l’instant, rien n’est figé et la procédure prévoit notamment des avis d’appel public à la concurrence pour que les candidats démontrent qu’ils ont la capacité à construire puis gérer l’aérogare. Ensuite, une présélection peut être faite avant l’appel d’offres. La procédure est un peu longue et doit respecter de nombreux cadres juridiques et être validée notamment au Conseil d’Etat.

En ce qui concerne la piste longue, les travaux sont beaucoup plus coûteux (200 millions d’euros, entièrement financés par des fonds publics) et de longues études sont nécessaires pour évaluer l’impact sur le lagon. “On doit faire les études les plus pointues possibles pour que des associations qui ne sont pas forcément basées à Mayotte ne puissent faire des recours et empêcher le début des travaux. Cela a déjà été fait à Nantes pour le nouvel aéroport ou pour des autoroutes”, prévient Philippe Gratadour.

Il nous faut donc être patient pour faire la découverte d’un aéroport flambant neuf et respectant les normes internationales de l’aviation civile (IATA).

 

Faïd Souhaïli