{xtypo_dropcap}“I{/xtypo_dropcap}ls sont meilleurs qu’il y a quatre ans.” Le constat fait par le VBC Saint-Louis et le Tampon Gecko Volley (TGV) est rassurant quant au niveau montré par nos champions de volley. Toutefois, cela n’est pas encore suffisant pour pouvoir battre un club réunionnais et participer au championnat de Nationale 3. Du côté des filles, Laurent Musnier, entraîneur du TGV n’était pas inquiet avant la rencontre, mais pas rassuré à 100%.

“Nous sommes venus avec 8 joueuses seulement. Certaines ont des examens, d’autres n’ont pu venir pour des raisons professionnelles, on a pris une jeune et notre présidente va jouer”, confiait-il avant la rencontre. Finalement, le TGV n’a pas eu de problèmes face au VCKB, pourtant soutenu par un gymnase presque plein. Il faut dire que les filles de Boucaïri Soulaïmana sont entrées crispées par l’enjeu, bien qu’elles aient l’habitude de participer à cette compétition et à la Coupe des clubs champions de l’océan Indien (CCCOI).

Ainsi, le premier set commence en trombe pour le TGV qui creuse rapidement l’écart (8-3, puis 16-6 aux temps morts techniques). La centrale Victorine Watha survole le filet et ses coéquipières Audrey Grondin, Alice Payet et Charlotte Reuve se chargent de placer les attaques gagnantes. Les Bleues remportent facilement la première manche 25-10. Même scénario dans la deuxième, où là encore, le contre de Kani-Bé est trop court face aux attaquantes tamponnaises (25-13).

Ce n’est que lors de la dernière manche que les Mahoraises lâchent enfin la bride. Kouraïchia Mohamed passe enfin ses attaques, le bloc est présent et les Rouges font douter leur adversaire qui a fait tourner son effectif. Les deux équipes se tiennent jusqu’à 18-18. Puis les Réunionnaises passent la vitesse supérieure avant de conclure (25-18).

 

L’expérimenté Lalabe prend le dessus sur le jeune Boudra

 

Lalabe a répondu présent aux moments clé en alignant les points qui ont découragé les M’tzamborois.Quelques minutes plus tard, ce sont les garçons qui descendent sur le parquet. Et dès l’échauffement, l’international malgache Ghislain Rivoharilala dit Lalabe annonce la couleur pour les Réunionnais en martyrisant les ballons dans les 3 mètres adverses. Assadellah Mohamed dit Boudra et Maoulida Maambadi alias Bois-Rouge lui répondent sous les applaudissements des spectateurs venus en nombre avec leurs tam-tams.

Zamfi prend le meilleur départ et compte même 3 points d’avance après le premier temps-mort technique (9-6). Mais les Saint-Louisiens s’accrochent et reviennent petit à petit grâce à un bloc solide constitué de Lalabe et Nicolas Deberge. Ensuite Zamfi flanche et les Réunionnais s’adjugent la première manche (21-25). Cela met un gros coup au moral des M’tzamborois qui attaquent le deuxième set de façon catastrophique. En quelques minutes, ils sont menés 6 à 1. Les smashes finissent dehors et le bloc Saint-Louisiens continue son travail de sape.

Avec 5 points d’avance (8-13), les Oranges peuvent voir venir et se relâchent. C’est le moment choisi par Zamfi pour se ressaisir. Boudra place quelques attaques fracassantes, les Réunionnais font aussi des erreurs. Zamfi a fait le plus dur en revenant à 2 points (13-15). Mais Lalabe met tout le monde d’accord d’un smash rageur sur l’attaque suivante. Dès lors, Saint-Louis se détache et remporte la deuxième manche 15-25.

Au pied du mur, Zamfi va essayer de réagir et jeter ses dernières forces dans la bataille. Les deux équipes se tiennent jusqu’au score de 14-14. Mais encore une fois, Zamfi flanche au moment décisif en plaçant ses attaques en dehors du terrain. Au final, Lalabe et les siens remportent la dernière manche 25-18. Le champion mahorais se casse toujours les dents sur une équipe réunionnaise. Preuve qu’il faudra encore plus travailler pour que l’exploit des Seychelles se renouvelle. Ce sera peut-être sans Boudra. Le jeune Barakanien, désigné meilleur attaquant lors de la dernière CCCOI aux Seychelles, a impressionné à nouveau les Réunionnais qui aimeraient le compter parmi eux dans les années à venir…

 

Faïd Souhaïli


Réactions d’après match

Laurent Musnier, entraîneur du TGV : "Je voulais éviter ce qui s’est passé dans le 3e set. Il y a eu beaucoup de concentration dans les deux premières manches. Il y a eu une réaction d’orgueil du VCKB au 3e set, elles ont bien défendu dès le départ et c’est dommage pour elles de ne pas avoir pu le faire avant. De notre côté, à 13-8 en notre faveur on doit terminer comme au 1er set".

Boucaïri Soulaïmana, entraîneur du VCKB : "Les joueuses étaient stressés, elles avaient trop la victoire en tête, mais quand elles se sont lâchées, on a tout vu. Si on avait joué dès le départ comme ça, on aurait peut-être gagné ce match".

Assani Ali, joueur de Zamfi : "On a bien commencé le match, mais dès qu’ils ont égalisé on a eu une baisse de régime, on s’est découragé en pensant que le match est fini. C’est notre point faible, il faut que l’on progresse là-dessus. Néanmoins, avant on ne gagnait pas 10 points, ni un set contre les équipes extérieures, on a gagné un match à la CCCOI. Désormais, il nous faut un encadrement qui nous permet d’aller encore plus loin".

Lalabe, joueur du VBC Saint-Louis : "Dans une équipe, il y a un pilier qui débloque la situation. Mais j’ai été aidé par toute l’équipe. Le match n’a pas été facile, on ne les a pas sous-estimés puisqu’on avait déjà joué contre eux aux Seychelles. Maintenant, l’objectif de toute compétition c’est de gagner et on va aux Nationale 3 pour ça".