24/04/2009 – Politique : Redécoupage électoral

 

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}es prochaines élections pour élire les élus de la future assemblée unique à compétences départementales et régionales n’auront lieu que dans 2 ans. Mais les élus de Mamoudzou, sachant que le mode de scrutin et le nombre de circonscriptions doivent être fixés en 2009 (la loi interdit toute modification l’année précédent le scrutin), ont pris les devants.

Aujourd’hui, personne ne connaît le nombre d’élus à venir, mais le président du conseil général Ahamed Attoumani Douchina a suggéré de doubler le nombre d’élus par canton et éventuellement d’accorder le supplément aux communes les plus peuplées, tout en conservant le scrutin uninominal à deux tours. Des conditions qui ne satisfont nullement les élus de la commune chef-lieu, auxquels se sont joints les 3 conseillers généraux.

Lundi après-midi, ils se sont réunis autour du maire Abdourahamane Soilihi dit Ladjo et se sont montrés solidaires pour que les critères démographiques soient pris en compte pour calculer le nombre d’élus en 2011.

“S’il y a un redécoupage à faire, il faut que cela soit fait en fonction du poids démographique. Ce matin, nous avons entendu à l’hémicycle Bamana que le comité de suivi de la départementalisation a déjà transmis à Paris ses propositions. Nous nous basons sur le droit pour argumenter notre position et rappelons que le Conseil constitutionnel a rappelé au législateur que ce principe démographique devait être pris en compte lors de la répartition des sièges des députés. Et il s’agit de la population totale, pas de votants, d’inscrits ou d’étrangers en situation irrégulière. On avance souvent aussi la géographie et le nombre de villages d’une commune. Tous ces arguments ne doivent pas être pris en compte”, a indiqué Zaïdou Tavanday, conseiller général UMP de Mamoudzou 2.

 

Un scrutin de liste proportionnel à un tour comme solution la plus démocratique

 

Pour Jacques Martial Henry, conseiller général MDM de Mamoudzou 3, le mode de scrutin idéal ne peut être qu’un scrutin proportionnel par liste à un tour. “On a longuement réfléchi, il n’y a pas plus démocratique. Toutes les grandes idées de la cité seront représentées. En 2001, l’UMP a réalisé 45% aux élections et elle n’a eu aucun élu.”

Toutes tendances politiques confondues, les élus de Mamoudzou estiment que le découpage en nouvelles circonscriptions ne serait pas adapté car ne respectant plus des “frontières naturelles” de quartiers ou de villages. “Il y a des gens qui habitent à M’balamanga qui votent au Baobab et d’autres à Cavani Sud et faire un découpage selon les listes électorales sera compliqué”, a affirmé Ladjo. Selon ce schéma, ce serait donc la fin des 3 cantons de Mamoudzou.

Mamoudzou qui compte 54.000 habitants souhaite avoir un poids au sein de la future assemblée que lui confère sa population. “La loi n’impose pas l’égalité parfaite, mais dit que l’intérêt général doit être basé sur des principes démographiques”, indique Zaïdou Tavanday. Autrement dit, il ne réclame pas forcément que les élus de Mamoudzou soient 10 fois plus nombreux que ceux d’Acoua (4.500 habitants) ou de Kani-Kéli (fief d’Ahamed Attoumani Douchina avec 4.200 habitants), mais qu’ils soient bien plus nombreux proportionnellement.

Une délégation devrait partir prochainement à Paris pour porter cette proposition au Gouvernement. Au cas où celui-ci ne prendrait pas ces arguments démographiques en compte, une action devant le Conseil d’Etat est envisagée.

 

Faïd Souhaïli

 


Une commune qui pèse lourd

Avec 54.000 habitants recensés par l’Insee, la commune de Mamoudzou est la plus peuplée de Mayotte. Si le principe de la démographie est appliqué, le nombre de conseillers généraux dans la future assemblée provenant de Mamoudzou devrait être prééminent.

Mayotte Hebdo a réalisé des projections sur le nombre d’élus de la prochaine assemblée. Nous avons choisi arbitrairement le nombre de 39 élus, soit le doublement du nombre actuel plus un, car l’assemblée aura à la fois des compétences départementales et régionales. La moyenne devrait donc être d’un élu pour 4781 habitants.

Pour le découpage démographique, nous nous sommes basés sur les statistiques du recensement 2007 de l’Insee. Pour le découpage “géodémographique”, nous avons alloué 17 sièges pour les 17 communes, puis répartis les 22 restants proportionnellement à leur poids démographique.

 

Commune

Nombre d’élus selon la méthode démographique

Nombre d’élus selon la méthode "géodémographique"

Nombre d’élus selon la méthode Douchina

Acoua

1 (pour 4622 hab)

1 (pour 4622 hab)

2 (soit 1 élu pour 2311 hab)

Bandraboua

2 (soit 1 élu pour 4507 hab)

2 (soit 1 élu pour 4507 hab)

2 (soit 1 élu pour 4507 hab)

Bandrélé

2 (soit 1 élu pour 3419 hab)

2 (soit 1 élu pour 3419 hab)

2 (soit 1 élu pour 3419 hab)

Bouéni

1 (pour 5296 hab)

2 (soit 1 élu pour 2648 hab)

2 (soit 1 élu pour 2648 hab)

Chiconi

1 (pour 6412 hab)

2 (soit 1 élu pour 3206 hab)

2 (soit 1 élu pour 3206 hab)

Chirongui

1 (pour 6605 hab)

2 (soit 1 élu pour 3303 hab)

2 (soit 1 élu pour 3303 hab)

Dembéni

2 (soit 1 élu pour 5071 hab)

2 (soit 1 élu pour 5071 hab)

2 (soit 1 élu pour 5071 hab)

Dzaoudzi – Labattoir

3 (soit 1 élu pour 5113 hab)

3 (soit 1 élu pour 5113 hab)

2 (soit 1 élu pour 7670 hab)

Kani-Kéli

1 (pour 4527 hab)

1 (pour 4527 hab)

2 (soit 1 élu pour 2264 hab)

Koungou

4 soit 1 élu pour 4958 hab)

3 (soit 1élu pour 6610 hab)

2 (soit 1 élu pour 9916 hab)

Mamoudzou

11 (soit 1 élu pour 4820 hab)

7 (soit 1 élu pour 7575 hab)

7 (soit 1 élu pour 7575 hab)

M’tzamboro

2 (soit 1 élu pour 3459 hab)

2 (soit 1 élu pour 3459 hab)

2 (soit 1 élu pour 3459 hab)

M’tsangamouji

1 (pour 5028 hab)

2 (soit 1 élu pour 2514 hab)

2 (soit 1 élu pour 2514 hab)

Ouangani

1 (pour 6577 hab)

2 (soit 1 élu pour 3289 hab)

2 (soit 1 élu pour 3289 hab)

Pamandzi

2 (soit 1 élu pour 4539 hab)

2 (soit 1 élu pour 4539 hab)

2 (soit 1 élu pour 4539 hab)

Sada

2 (soit 1 élu pour 4004 hab)

2 (soit 1 élu pour 4004 hab)

2 (soit 1 élu pour 4004 hab)

Tsingoni

2 (soit 1 élu pour 4600 hab)

2

2

Mayotte Hebdo vise à contribuer au développement harmonieux de Mayotte en informant la population et en créant du lien social. Mayotte Hebdo valorise les acteurs locaux et les initiatives positives dans les domaines culturel, sportif, social et économique et donne la parole à toutes les sensibilités, permettant à chacun de s'exprimer et d'enrichir la compréhension collective. Cette philosophie constitue la raison d'être de Mayotte Hebdo.

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