Le centre de traitement de l'alerte du Codis (Centre opérationnel départemental d'incendie et de secours), prévu depuis plusieurs années, devrait enfin être opérationnel à partir 1er juin. "Ce sera une grande avancée pour Mayotte car on sera comme un département métropolitain", se félicite le colonel Edmond Sorribas, directeur du Service incendie et secours (Sis) de Mayotte, "ce sera même mieux qu'à la Réunion où il y a plusieurs centres d'appel qui ne sont pas centralisés, comme c'était le cas en Métropole dans les années 1980".

Les bâtiments modulaires, pour l'instant provisoires, ont été montés au fond de la cour de la caserne de Kawéni. Il ne reste plus que l'installation électrique et radiophonique à mettre en place. 15 personnes spécialisées dans la prise d'alerte seront affectées à plein temps pour traiter les appels. Ils seront formés au mois de mai par des sous-officiers professionnels. Pour l'instant, les sapeurs-pompiers se relayent deux heures par jour dans le petit local du centre d'appel. "Cela va permettre de rationaliser le fonctionnement, il y aura plus de suivi et on pourra faire passer les consignes beaucoup plus facilement", souligne le colonel Sorribas.

 

160 sapeurs-pompiers volontaires bientôt formés

 

L'autre grand chantier des sapeurs-pompiers est la construction de 5 à 6 postes avancés aux quatre coins de l'île, pour réduire les délais d'intervention aujourd'hui beaucoup trop longs quand il faut intervenir en Grande Terre, hors Mamoudzou. Dans certaines communes au Nord et au Sud, il faut plus d'heure aux sapeurs-pompiers pour pouvoir se rendre sur place. Le terrassement du poste de Chirongui est terminé et les modulaires sont en train d'être mis en place.

"J'espère l'ouvrir le 1er juillet mais j'attends la réponse du ministère de l'Intérieur pour recruter des "volontaires civils" qui seront formés en juin", explique le colonel Sorribas, qui travaille afin que le poste avancé de Kahani, pour la zone du Centre, soit opérationnel avant la fin de l'année. Des solutions modulaires provisoires pour répondre à l'attente très forte des administrés, en attendant des bâtiments en dur beaucoup plus coûteux et longs à ériger. Il a fallu plus de deux ans de travail avec les services du conseil général pour acquérir le foncier…

Aujourd'hui, Mayotte compte 160 sapeurs-pompiers volontaires qui sont en train d'être formés depuis un an : "Quasiment la totalité a suivi le module "secours aux victimes". Pour le module "incendie et opérations diverses", ils sont 40 aujourd'hui et seront 40 de plus en juin", explique le directeur du Sis, "d'ici la fin de l'année, les 160 auront suivi la totalité des 180 heures de formation". Cela permettra de recruter de nouveaux volontaires, M. Sorribas ayant quelques 300 dossiers en attente.

 

Le Sis ne pourra pas devenir un Sdis avant 2014

 

Les effectifs se renforcent et le matériel aussi : au mois de mai, un poste de commandement mobile devrait arriver par bateau et permettra de mieux coordonner toutes les interventions sur le terrain. Des interventions qui sont de plus en plus nombreuses. "Nous sommes passés de 5.269 interventions en 2007 à 7.190 en 2008, sans que les effectifs aient augmenté. Avec les deux nouvelles casernes, on devrait arriver au double", assure le directeur du Sis.

Le colonel Sorribas a également tenu à préciser que le récent voyage à la Réunion de Chemani Allaoui, président de l'Union des sapeurs-pompiers de Mayotte, une amicale loi 1901, ne préfigure pas un rapprochement régional du Sis de Mayotte avec le Sdis de la Réunion pour l'achat de matériel, comme a pu l'écrire dans ses colonnes l'un de nos confrères du Jir. "Pour cela, il faut une volonté politique commune du président du conseil d'administration à la Réunion et du président du conseil d'exploitation ici. Mais cela me paraît relativement complexe car nous n'avons pas les mêmes règlements au niveau des importations".

En tout état de cause, le Sis de Mayotte ne pourra pas devenir un Sdis avant 2014, car il devra alors être financé à 50% par les communes qui pour l'instant n'ont pas de ressources propres.

 

Julien Perrot

 


Le Sdacr devrait être bouclé en septembre

Le Schéma départemental d'analyse et de couverture des risques (Sdacr), qui prévoit notamment la construction de 5 à 6 casernes sur Grande Terre pour la sécurité des habitants hors de Mamoudzou, a été élaboré il y a un an mais n'a toujours pas été validé par le conseil général. Les différentes élections au conseil général, à la commission administrative et technique du Sis, au conseil consultatif des sapeurs-pompiers volontaires, au comité technique paritaire et à la commission administrative paritaire ont ralenti cette démarche. Les élus n'ont été désignés que lors du dernier conseil d'exploitation du Sis qui s'est tenu le 26 janvier. "Le Sdacr devrait être sorti en septembre", assure le colonel Sorribas, "mais il reste encore beaucoup d'étapes administratives à passer".