{xtypo_dropcap}D{/xtypo_dropcap}ans le cadre de la réalisation d'un nouveau collège 600 à Kawéni, un conflit s'interpose entre la CDM et une poignée d'occupants du terrain qui ne veulent pas quitter les lieux et, sans titre de propriété, se croient propriétaires, remettant en cause un projet important et urgent. La chronique du conflit, qui menace la scolarité de 600 enfants dès septembre prochain si le problème n'est pas résolu très rapidement, semble pourtant simple.

En juillet 2008, le CG (qui doit mettre à disposition du vice-rectorat un terrain pour y construire l'établissement scolaire) et la mairie de Mamoudzou ont donné le feu vert au vice-rectorat de Mayotte pour l'implantation d'un établissement public scolaire de second degré, sur un terrain situé sur la route du lieu-dit la Geôle, avoisinant l'actuel collège de Kawéni. Les occupants ont apparemment été avisés bien avant, ce que le porte-parole des manifestants dément, disant que "tout a été décidé sans l'avis des occupants".

En novembre 2008, première confrontation : le vice-rectorat voulant procéder au levé topographique se heurte au blocage des occupants qui ne veulent pas céder le terrain. Tout en sachant que le projet est déjà calé. Il semblerait qu'un individu leur ait vendu des parcelles de ce terrain, qui ne lui appartenait pas du tout, il y a quelques années et ces occupants se croyaient propriétaires, avec un simple reçu. Ils auraient simplement été victimes d'une arnaque.

Qu'est-ce qu'on peut faire ? A cette interrogation, la CDM a finalement trouvé comme solution l'idée d'attribution de parcelles à chacun des occupants en contractant une convention d'échange de terrains avec la société Cananga. Le principe est acquis, mais "nous voulons du concret", précise un manifestant. Vraisemblablement, les manifestants n'ont pas l'intention de quitter les lieux avant l'attribution des parcelles. Ce qui semble impossible, de suite, du côté du service aménagement de la mairie qui prétend avoir tout fait pour faire avancer le dossier… mais en vain. Car il faut du temps pour viabiliser le terrain. Et les manifestants ne l'entendent pas de cette oreille.

Face à l'urgence imposée pour les travaux, dont les premiers coups de pioches étaient prévus le 2 mars passé, "le conflit risque de dégénérer si d'ici la semaine prochaine les choses ne s'arrangent toujours pas", se fait entendre le conseiller général du canton de Mamoudzou I, Assani Ali. Il témoigne que les responsables de la CDM ont fait le nécessaire : "on a tout fait et tout est paraphé, mais on ne sait pas trop ce que veulent ces gens-là". En effet, tout semble bien ficelé, mais à chaque fois que les techniciens se pointent, ils se heurtent au même blocage. A qui profite donc de cette situation ?

Rappelons que ce nouveau collège est prévu pour être opérationnel pour la rentrée de septembre 2009 avec des bâtiments modulaires, qui sont actuellement sur l'eau et devraient arriver dans quelques jours. Il y en a tout de même pour 7 M€. Ces constructions modulaires, comme à Chirongui, permettent d'améliorer immédiatement les conditions de travail des enfants, en attendant la construction en dur, prévue sur le même site. Mais jusqu'à présent rien n'avance.

 

S.A.