« Ingénieur en mécanique ou dans l’aéronautique pourrait me plaire »

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Plusieurs stands étaient présents pour informer les futurs étudiants sur les différentes aides et démarches relatives à la mobilité, au logement ou encore à l’installation hors Mayotte.

Alors que la rentrée dans les différentes universités du pays approche, le conseil départemental de Mayotte a organisé une réunion d’information ce lundi, à destination de celles et ceux qui s’apprêtent à quitter l’île pour étudier. Rencontre avec ceux qui décolleront bientôt pour leur avenir professionnel.

Partir à dix heures d’avion de Mayotte, c’est ce que s’apprête à faire une grande partie des néo-bacheliers à l’approche de leur rentrée universitaire. C’est pour cette raison que le conseil départemental de Mayotte a organisé une réunion d’informations pour les primo-partants ce lundi, au cinéma Alpa Joe, à Mamoudzou. Une session bien utile, à en croire la salle comble, remplie d’étudiants aux projets divers et variés. « J’appréhende un peu mon départ pour la métropole, je voulais en savoir plus sur la situation de saturation de la filière que j’ai choisie et sur les aides à la mobilité », confie Ahmed Anli, qui part le 20 août pour Rennes où il va suivre une licence Administration économique et sociale (AES). La saturation de la filière à Mayotte peut en effet déterminer s’il aura droit à une aide de l’Agence de l’Outre-mer pour la Mobilité (Ladom) pour financer un billet d’avion pour pouvoir rentrer voir sa famille à Mayotte (voir encadré).

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La salle de cinéma Alpa Joe, où se tenait la réunion d’information organisée par le conseil départemental, était remplie.

Rayane Saindou est presque prêt pour sa rentrée au lycée Lalande à Bourg-en-Bresse où il va intégrer une classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE) d’ingénieur, en spécialité Physique chimie sciences de l’ingénieur (PCSI). Celui qui est encore mineur venait à cette réunion, ce lundi, surtout pour mieux comprendre les démarches à effectuer pour assurer son futur logement étudiant. « Ça va être une vraie découverte », s’enthousiasme le jeune homme qui a étudié jusqu’ici au lycée des Lumières à Kawéni , même s’il ne cache pas éprouver un peu d’appréhension. « Je ne sais pas encore quelle spécialité j’aimerai faire, mais je pense qu’ingénieur en mécanique ou dans l’aéronautique pourrait beaucoup me plaire », projette-t-il.

« La rentrée approche »

Elijah Attoumani Saïd n’anticipe pas encore aussi loin dans le temps, mais sait déjà qu’il va faire une licence en économie et gestion à Bordeaux. « C’est la seule formation que j’ai obtenue dans mes vœux », explique le néo-bachelier, pour qui la vie dans l’Hexagone va être une véritable découverte. Pour Naira, la situation est un peu plus compliquée : elle n’est toujours pas fixée sur sa future rentrée. En effet, encore sur liste d’attente pour une licence de Droit accès santé à Montpellier, celle qui rêve de devenir ensuite sage-femme attend encore une réponse de l’université. « Je suis dans l’impossibilité de faire mes démarches pour l’instant et j’aimerais quand même prendre mon billet d’avion car la rentrée approche », s’inquiète la jeune femme de 18 ans, qui s’est rapprochée ce jour du conseil départemental et de Ladom pour s’avoir s’il y avait une possibilité de se faire rembourser le billet d’avion après-coup.

Fatima Mmadi, elle, a prévue de rester à Mayotte. Celle qui souhaite devenir infirmière et qui voulait intégrer l’Institut de formation en soins infirmiers (IFSI) de l’île a malheureusement dû revoir ses plans. En effet, elle vient tout juste d’obtenir un titre de séjour d’un an, ce qui lui permet seulement de suivre un BTS. « Je vais aller en Gestion de la PME (N.D.L.R. Petite et moyenne entreprise). Ça m’inquiète car je n’ai jamais fait de management et j’ai suivi une filière ST2S (N. D. L. R., Sciences et technologies de la santé et du social) », appréhende celle à qui il tenait à cœur de travailler dans le domaine de la santé.

Si les avenirs de chacun sont plus ou moins certains à ce stade, il n’empêche qu’une grande partie va les conduire dans l’Hexagone. En effet, seulement 30 % des néo-bacheliers demeurent sur le territoire mahorais après le baccalauréat, faute d’une offre assez diversifiée de formation, mais pas que. « Moi, je vais à Rennes, parce que c’est vrai qu’à Mayotte, ce n’est pas forcément la meilleure atmosphère pour étudier en ce moment », indique Ahmed Anli, dont la formation est pourtant disponible à l’Université de Mayotte. « Moi, je voulais voir un autre environnement, envisager d’autres perspectives. Ici c’est vrai qu’on est un peu isolé », reconnait le futur ingénieur Rayane Saindou.

Des dispositifs encore méconnus

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Dalilou Bina, chef du service des bourses au conseil départemental, invite les étudiants à anticiper leurs demandes d’aide.

Le conseil départemental de Mayotte a jugé important d’organiser ce forum d’information, car force est de constater que les futurs étudiants semblent méconnaitre les différents dispositifs d’aides à leur disposition, alors qu’ils sont 70 % à quitter le territoire ultramarin pour leurs études. « On a commencé à préparer la rentrée universitaire 2024/2025 en novembre dernier, à informer dans les lycées. Mais encore aujourd’hui, on voit que seulement cent dossiers de primo-partants ont été déposés pour les aides qu’on propose, alors que plus de 5.000 comptes ont été créés sur notre site cette année », indique Dalilou Bina, chef du service des bourses au conseil départemental.

L’instance propose en effet 29 aides différentes, dont des bourses pour celles et ceux qui partent de Mayotte, qui peuvent aller de 161 euros à 278 euros mensuels en première année d’étude, selon le degré de priorité de la formation pour le département. « Il faut rappeler aux futurs étudiants de faire les démarches pour qu’ils soient prêts pour la rentrée », insiste l’employée du Département, qui rappelle également que toutes les informations sur les aides du Département sont disponibles sur bourses.cd796.fr. Même chose pour Ladom : si l’année dernière, 4.033 jeunes ont été accompagnés par l’organisme, elle a pour l’instant, en 2024, émis 1.800 billets d’avion, tandis que 2.000 dossiers sont en attente, pour la plupart faute d’être complets.